Quand ça arrive,
c'est à peu de choses près toujours le même rituel.
On est
dimanche. La matinée se déroule calmement et le temps semble
passer super lentement parce que je déteste les dimanches. Depuis
l'enfance.
Chacun d'eux me
rappelle l'ennui que représentait ce jour de la semaine
à mes yeux quand j'étais gamin. Jamais de sortie prévue en soirée puisque
l'école recommençait le lendemain. Devoirs inachevés à terminer
en hâte dans l'après-midi. Ou alors
dimanche signifiait retour du weekend avec mon groupe de jeunes
pour replonger vers la soporifique linéarité de l'existence.
Les
dimanches, pour moi, ne s'annoncent jamais d'emblée comme joyeux et
mouvementés.
Et malgré mes régulières tentatives pour les envisager moins monotones, j'ai dû me rendre à l'évidence :
ils resteraient sans doute ad libitum ces journées dédiées au
repos « bien mérité » après la si longue et si
« fatigante » semaine. Ces journées durant lesquelles
quasiment tout est à l'arrêt et surtout durant lesquelles, quasiment personne n'envisage rien de dingue...
Ma trentaine s'est
profilée à l'horizon puis s'est pointée au calendrier, me laissant la conviction qu'à vie je ne trouverais rien d'autre dans mes dimanches
que du plonplon.
Seulement, la vie, justement, est pleine de surprises
-à présent j'en ai la preuve qui m'a permis de construire une foi
inébranlable en l'optimisme, du coup je vous la partage !- et
quand le sex-club gay récemment ouvert pas loin de chez moi a décidé
d'organiser des après-midis NAKED & UNDERWEAR, quelle n'a pas
été mon bonheur de découvrir qu'il optait justement pour les
dimanches de 15h à 22h ! Adieu morosité dominicale !
Bonjour exploration de libido !
Un temps, j'ai pensé envoyer des fleurs aux
organisateurs, mais les connaissant à présent un peu mieux, je me
suis dit que je les laisserais m'expliquer eux-mêmes le meilleur
moyen de les remercier...
J'avais lu dans un bouquin
d'approche holistique de l'existence que lorsqu'on souhaite vraiment
super fort quelque chose, il faut oser en faire la demande à
l'Univers. Et si je l'avais fait, je n'aurais peut-être pas dû
attendre aussi longtemps... Mais bon, dire que je savais pertinemment
que c'était me balader cul nu -et zgueg aussi, certaines fois- qui me
rendrait foufette le jour de mon congé hebdomadaire, aurait été
mentir.
Et d'accord, je suis obligé de laisser le
temps trainer un peu parce que l'ouverture des portes du club ne se
fait qu'à 15h ( Pour moi, j'avoue, ça pourrait démarrer dès le
matin ! ) mais quand l'alarme programmée à mon réveil sonne
à 13h30, les préparatifs commencent et fixent un sourire coquin sur
mon visage jusqu"au coucher. Douche rapide. Friction à la lotion pour le corps sans
parfum.
( Rappel : On ne porte ni déo ni parfum au
sex-club, ça incommode tout le monde et c'est dégueu pour les mecs
qui veulent vous lécher sous les aisselles ! ) Et en
fonction des fois, je saute dans un jockstrap ou je zappe les
sous-vêtements, avant d'enfiler mes chaussettes de sport rayées
montantes pour entrer mon jeans. ( Pourquoi des chaussettes
montantes ? Pour caler ta bouteille de poppers et ton numéro
de vestiaire, loulou. Dans la chaussure, ça fait
mal !)
Le « thème » de l'après midi
change d'un dimanche au suivant, avec une alternative assez basique
la plupart du temps ( Tout nu avec sous-vêtements acceptés un
dimanche sur deux ; tout nu et rien d'autre, le dimanche d'après.
), mais certaines fois, le club organise un truc un peu différent (
Fétiche, ou un peu orienté. ) qui permet de ne pas tomber
dans la routine.
La première fois que je m'y suis rendu
c'était Nudité et Sous-vêtements acceptés.
J'étais super nerveux
sur le chemin. Il faut sonner pour signaler sa présence et attendre
que le gars du vestiaire vérifie qui est devant la porte avant
d'ouvrir. Le jour d'une première expérience, l'intervalle te semble
in-ter-mi-nable. Les passants n'ont, bien entendu, aucune idée de
l'endroit où tu te rends, mais l'anxiété de rencontrer quelqu'un que tu connais sur le trottoir pendant que tu patientes est bien
réelle. Le buzzer finit par vibrer, tu pousses la porte, et les
notes de musique électro parviennent à tes oreilles.
Là, deuxième porte -coupe feu et pare-froid- derrière laquelle le
vestiaire propose son lot de sacs dans lesquels droper tes
effets personnels ( Donc la quasi totalité de tes fringues !
) et, une fois le ticket boisson et le numéro de sac récupérés,
tu es prêt à faire la cochonne.
Le lieu m'a plu
instantanément.
Il y règne une ambiance, une humeur totalement
reliée au plaisir du sexe. Rien de lubrique ou glauque. Certains
regards sont moins subtils que d'autres ( Il y aura toujours des bourrus, darling ! ), mais dans l'ensemble,
l'atmosphère générale est apaisée et
bienveillante. C'est quelque chose que je découvre de plus en plus,
en expérimentant les méandres du monde sexo-fetish ; les codes
d'accès au plaisir y sont tellement plus nombreux, que la grande
majorité des gens se respecte bien davantage que dans la
« communauté » gay lambda.
Comme j'aime
beaucoup me balader en baskets avec un harnais et un jockstrap, je
pensais ne participer qu'aux après-midis avec sous-vêtements
acceptés, mais un dimanche où j'avais mal vérifié l'agenda, quand j'ai
débarqué avec mes accessoires, le mec du vestiaire m'a dit « -
C'est complètement nu, aujourd'hui. Tu peux garder ton harnais et un
cockring si tu veux. Mais pour ton jock, il faudra revenir... Cela
dit, moi je dirais pas non à voir ta jolie queue ! »
J'ai été désarçonné cinq secondes. Et puis je me suis dit
merde, j'ai fait le trajet, je reste. Ces dimanches-là, j'exhibe depuis fièrement ma bite comme tout le monde. Elle est très
chouette ma bite. Elle n'a aucune raison de me faire complexer. Et je
trouve ultra bandant de me la faire caresser, toucher, tirer et palper l'air de rien, quand je me commande un verre au
bar, ou que je déambule dans la backroom.
Ce qui me fait kiffer avec le sex-club, c'est que tout le monde sait pourquoi il est venu. Pas de faux semblants ni de minauderies qui tiennent. Personne ne s'offusque si on lui refuse un plan, parce qu'on sait qu'on ne peut pas plaire à tout le monde, mais personne ne s'offense non plus si on lui sous-pèse un peu les couilles pendant qu'il boit sa bière ou son Jägermeister. Le lieu est dédié au cul, inutile de se prendre la tête.
Quand je débarque,
je commence souvent par boire un coup, assis sur un tabouret. Je
scrute les arrivées de mecs. Je les regarde se désaper. Se
réajuster la queue dans le slip et fixer les pressions de leurs
harnais avant de rejoindre la « fête ». Un pote à moi,
presque toujours présent, adore pincer calmement mon prépuce
pour me faire commencer à mouiller, pendant qu'il me cause de sa
semaine de boulot. Tout au long de la fin de journée, il me passe aussi régulièrement le bout des doigts sur le trou, en me disant des trucs cochons, et en
me faisant le décompte des mecs qu'il a pris dans le cul ou qu'il a lui-même
baisé. Tout est hyper décomplexé. Je trouve cela
fascinant autant que super dopant.
Une autre chose qui
me plaît à fond, c'est d'aller pisser.
L'urinoir se trouve au sous-sol et il est commun. Il est très peu éclairé, et souvent, dans l'odeur et le bruit de jet de pisse, ça mate
à fond. Les sexes sont de toutes les tailles, de toutes les formes,
certains en pleine érection, le jet montant super haut
avant d'aller s'écraser sur le carelage, d'autres encore au repos, leur propriétaire se masturbant pendant que l'urine s'en
échappe... Ça leur en fout plein les mains. Moi, ça me fait baver !
Il y a un jeu d'interdits complètement hypnotisant. Un mec peut
pisser cool, pendant qu'à côté de lui, un autre, à l'évier, est
en train de se nettoyer les fesses du lubrifiant avec lequel on vient
de le limer dans une cabine. Deux mecs peuvent s'embrasser devant les
chiottes, pendant qu'un troisième leur pisse entre les torses. Et,
évidemment, certains gars s'agenouillent dans l'urinoir, dos ou face
aux pisseurs, pour se faire asperger.
Quel que soit le trip pisse
envisagé, il m'excite à chaque fois.
Le lieu regroupe tous les types de mecs. Seul point commun : aimer le cul.
Ça tombe bien, c'est mon cas.
C'est connu, certains hommes sont
voyeurs, d'autres exhibis, mais dans des lieux comme
celui-là, l'opportunité de vivre son fantasme est poussée au
maximum.
Un jour, un très grand gars d'une bonne soixantaine
d'années n'a fait que se balader et s'asseoir par-ci par-là, à
côté d'autres types, son gigantesque et très beau sexe (
Gi-gan-tes-que, Lilly ! ) complètement durci par instants,
ou en juste semi-érection à d'autre. Rien d'un top model, mais une
énergie sexuelle tellement rayonnante que, chaque fois qu'il
croisait quelqu'un sur son passage, celui-ci le masturbait quelques
secondes ou lui suçait la teub pour épater les copains. Quand il
est venu se poser près de moi, comme tout le monde j'ai serré la
paume de ma main autour de son jouet, pour le plaisir de me
faire plaisir en lui en donnant sans doute aussi. Pas besoin de
baiser, il était simplement motivé par l'idée de montrer sa longue
queue en continu. Difficile à réaliser autre part...
Et
franchement, tout le monde a regardé. Avec envie, malice, ou plein d'idées derrière la tête. Ce qui la lui raidissait encore plus,
forcément.
Les farouches seront prompts à juger et
s'offusqueront. Toujours.
Ce que je vois, moi, c'est qu'au sex-club, la sexualité révèle un large spectre de potentiels. Qu'elle se pratique de manière beaucoup moins frustrée et dans un respect et une bonhommie bien éloignés de la stigmatisation que peut générer la sexualité formatée. Les éléments qui ralentissent les interactions dans le modèle extérieur, n'y sont pas aussi primordiaux -âge, taille, style...-, ce qui permet des rencontres beaucoup moins consensuelles.
J'ai
pu y essayer des choses que je n'étais pas certain d'apprécier et
me faire mon idée.
Y découvrir par l'expérience, que ce que
j'envisage comme un complexe, se révèle, en fait, être ce qui
attire grandement d'autres mecs. Ça m'a permis de changer mon point de
vue sur mon corps, et de gagner en confiance.
Le sex-club, me donne la possibilité de réaliser des fantasmes d'exhibitionnisme, de
multi-partenaires, d'insatiabilité, de voyeurisme ou de scénarios,
qui n'auraient probablement pas la même chance de se concrétiser
dans la vie « habituelle ».
Une fois, un mec
tout droit sorti d'un porno américain des studios Falcon m'a attrapé
par la main, m'a emmené dans une cabine et m'a sucé pendant une
quarantaine de minutes, en reniflant les poils de mon pubis, tout en
me léchant les doigts par a coups, et me les plaçant sur ses tétons
pour que je les lui travaille en même temps. « - I love foreskin.
Do you mind if I chunk on yours ? » Ça m'a rendu fou de
plaisir. Appuyé contre le mur ruisselant de condensation d'air, je
regardais sa casquette retournée monter et descendre sur ma pine
toute dilatée dans la lumière rouge, pendant qu'il me massait
gentiment les boules avec les mains. Hyper chaud.
Après un temps,
une forte envie d'uriner m'a prise, mais quand j'ai voulu me retirer,
il m'a dit que je n'avais qu'à me laisser aller. Au début, je
pensais qu'il me demandait de lui pisser dessus au milieu de la
cabine, pourtant il ne s'est pas retiré de mon sexe qu'il continuait
à exciter de ses muqueuses en le faisant descendre jusqu'à
l'arrière de son pharynx avec de petits bruits de compression à
chaque fois qu'il s'étranglait. Simplement, dans un mouvement de
recul, ma bite posée sur sa grosse langue made in USA aplatie, il
m'a fait un signe « oui » de la tête, les yeux rougis
par le poppers. Et quand le flot de pisse est sorti de moi, il est
descendu directement au fond de sa gorge. Ce qui ne l'a pas du tout
interrompu dans son jeu avec ma queue, au contraire. Et moi, j'ai
savouré chaque seconde !
Il a joui en me demandant de lui
serrer très fort les tétons, et quand il s'est relevé, après avoir léché le contenu de sa main, il m'a fait
un clin d'oeil ultra complice en me disant qu'il avait pris un pied
de dingue mais qu'il ne voulait pas me faire juter, parce qu'il
préférait que je puisse encore aller jouer avec d'autres types...
Je l'ai retrouvé plus tard, en train de se faire baiser par deux
mecs en couple, tandis que moi je me faisais bouffer la chatte par
deux gars d'âges super différents, et -tout en se travaillant les tétons tout seul, cette fois- il s'est décalé pour
arriver à choper ma queue dans sa bouche à nouveau, alors que les
deux mecs qui s'occupaient de lui s'acharnaient à le fourrer comme
les types sur les écrans juste au-dessus de nous.
En arrivant
sur ma teub, il a retourné sa casquette pour qu'elle ne gène pas sa
descente, et il a recommencé à mordiller mon prépuce. "-You don't mind, huh ?"
Je
n'aurais sans doute jamais vécu un truc pareil, ailleurs que dans un
sex-club.
Tout s'y trouve à
disposition pour transformer en réalité les choses sur
lesquelles on peut fantasmer en les voyant dans certains films de
cul. Promis, je vais continuer à explorer !
J'aimais pas les dimanches.
Mais c'est un truc qui a changé !